Des Clercs, Paladins et Occultistes, et autres classes qui doivent rendre des comptes

Dans D&D, toutes les classes dont les pouvoirs dépendent d'une entité supérieure, doivent rendre des comptes à ladite entité.
Les Prêtres et les Paladins tirent leur pouvoir d'une divinité, qui a des milliers d'adorateurs, et qui confient alors une part infime de son pouvoir à ses adorateurs ; ça se traduit en terme de jeux la capacité de mémoriser des sorts, et quelques autres capacités spéciales comme la conduit divin.
Bien-sur c'est à double sens, et l'adorateur doit donc donner quelque chose en échange : des prières, parfois une partie de ses revenues à l'église, et surtout ce qui est le plus important, respecter le portfolio de sa divinité.

Dans le cadre d'Eolonora, qui est prêtresse d'Eilistraée, et dont le portfolio, et la danse, le chant et surtout le retour à la surface des Drows bons ; serait considéré comme une faute : le fait de sauver sa peau tout en laissant des Elfes Noires derrière, et cela même si cela aurait été suicidaire.

Certaines divinités sont plus indulgentes que d'autres, et la faute pourra être pardonnée plus ou moins facilement, mais quand même... Le personnage risque au minimum de perdre temporairement ou non, tous ses pouvoirs théurgiques. D'autres seront moins laxistes, et n'hésiteront pas à désintégrer en plus l'excommunié, ne serait-ce que pour servir d'exemple aux autres. On ne badine pas avec les dictats divins.
Au final plus le personnage est puissant et plus il siphonne le pouvoir de la divinité, plus celle-ci lui porte attention. Le personnage devient de plus en plus un symbôle pour les autres partisans de sa religion, et ses fautes seront alors scrutées au microscope, et le risque, de se retrouver frappé par un éclair et transformé en tas de cendre, augmente.
Pour les Paladins c'est encore plus compliqué, car non seulement ils doivent respecter le credo de leur divinité, mais aussi le serment **irrévocable**, qu'ils ont porté. S'ils le rompent, ils deviennent des parjures, et c'est le plus court chemin vers la PNJisation.

À titre d'exemple j'ai joué avec un Paladin, qui avait choisi un serment de *protection*, et qui devait donc se faire le protecteur des innocents, des opprimés.
Et qui lors d'un situation de prise d'otage, a refusé d'obtempérer quand les preneurs d'otages, lui ont intimé de baisser les armes, en objectant qu'on le négocier pas avec des *terroristes*. Forcément les orques terroristes en question, en surnombre, et surtout guidés par une peur bien plus grande que celle, qu'aurait pu leur infliger les PJs, ont tranché la gorge des malheureux otages sans coup férir.
Il a eu pourtant du mal à comprendre la décision du MJ, alors que tout le reste de la table avait compris, de lui retirer ses pouvoirs, ce qui en a fait un simple guerrier.
Alors oui, ce n'est pas moi qui aurait pris la décision, mais à titre personnel, j'aurai la même sanction, ou au minimum une pénitence et une quête aurait été nécessaire pour faire acte de contrition.


Pour les Druides et les Rôdeurs c'est un peu la même chose, vu qu'ils vont rendre des comptes à un dieu de la nature, et qu'ils se retrouvent juste dans la même situation qu'un prêtre. Je verrai bien un Druide se faire attaquer et bouffer par des loups pour avoir eu la main un peu lourde que les sorts d'attaques de feu et provoqué un incendie de forêt.

Et on arrive au plat de résistance, à savoir l'Occultiste (ou Sorcier dans sa précédente traduction).

Là, c'est le bouquet, car contrairement au dieu d'un Prêtre, le patron d'un occultiste a généralement un seul [s]esclave[/s] serviteur, très rarement plus de d'une dizaine. Les Archidiables et autres Princes Démons, sont réservés aux PNJs.

Il y investit donc beaucoup plus de sa propre puissance, et il espère bien un retour sur investissement. De plus là où le credo d'une divinité reste sensiblement le même au cours des années, ce n'est pas le cas du patron, dont les objectifs peuvent changer au cours du temps.

Et bien sûr, comme l'occultiste est au ordre de son patron, sa venue dans le Comté d'Haran, sera donc aussi de son fait, ça ne sera pas un hasard. Et donc étant le seul à connaître la campagne (normalement), je serai aussi le seul à pouvoir proposer tel ou tel patron, qui aurait intérêt à envoyer un agent sur place pour investiguer, trouver quelque chose, s'allier ou espionner une faction.

Avec le patron sera en plus fourni une liste de devoirs : *porter du violet le week-end, accepter tous pots de vin proposés, ne rien révéler du patron, refuser toutes alliances avec X, éliminer toutes cibles indiquées par le patron. Et même si le personnage peut mettre en place des clauses opposables, le patron les tournera à son avantage.*

Et des punitions, qui iront du simple avertissement à quelque chose de beaucoup plus final, en fonction de la faute :
* un Diable ou un Démon se contentera de récolte l'âme de la cible, ça en fera au moins un pièce d'âme, et il passera à autre chose, sans aucun scrupule ;
* je suis sur qu'un membre de la cour de féerique trouverait amusant de transformer le PJs fautif en lapin en le téléportant dans un clapier, ou l'antre d'un loup, ils ont l'humour facile ;
* et pour les Grands Anciens leurs pensées sont incompréhensibles pour les mortels, mais ça ne sera surement pas agréable, il n'y a qu'à voir ce que Cthulhu réserve à ses adorateurs.

Il est aussi possible que le Patron mente sur son identité, d'aucun ne reconnaîtra être un Diable ou un Démon, il restera évasif sur ce sujet et sur ses plans. Et si le mortel n'est pas d'accord tant pis il ira voir ailleurs, il y en a des milliers d'autres, qui n'auront d'autre espoir que d'accepter son offre. Et un patron n'acceptera jamais de renforcer un mortel, s'il n'est pas sûr d'y gagner, et d'y gagner beaucoup.

Donc bonne chance au futur occultiste, qui vendra son âme et son destin a une entité, dont il ne connait pas les plans.


Suis-je un ami ? Potentiellement. Une adversaire ? Éventuellement. Mais un sauveur ? Cela en revanche c'est une certitude.
Essayez de vous soigner. Renseignez-vous, suppliez, empruntez, volez. Explorez la moindre possibilité, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus aucune.
Et quand votre espoir se sera réduit comme peau de chagrin jusqu'à prendre la couleur du désespoir, là, vous viendrez frapper à ma porte.
Ah l'espoir, c'est si drôle ...

Raphaël, Archidiable, Fil de M.