Les Ponts : "Des rumeurs et des quêtes" - le coin des discussions

Après un soupir de dépit de voir son maigre temps de repos gâché et la bêtise humaine dans toute sa splendeur, Njork se lève et accélère le mouvement pour aider le pauvre tavernier avec dans sa tête l'idée .... ça va encore mal finir. D'un mouvement aussi rapide que possible il essaye d'intercepter le meneur, peut être la seule solution

Mon ami, quelque soit tes frustrations, il faut laisser la justice faire son travail et surtout pas s'en prendre à un innocent

" J'suis pas ton pote !! "

Et il assène un grand moulinet aux 4 vents qui percute inéluctablement les bouteilles parfaitement entreposées de l'autre coté du comptoir.

Les morceaux de verre à peine formé par ce chaos sauvage et soudain, ils deviennent des projectiles tranchants à travers la pièce qui lacèrent le visage de Mercal, ce dernier trébuchant en arrière et se réceptionnant fort mal sur un angle saillant d'une caisse entreposée au sol.

Deux autres parmi ces fauteurs de trouble se mettent à charger Njork tels des primates prenant d'assaut une montagne.

Les autres se lancent à leur tour dans une mêlée invisible, s'en prenant à chacun des clients de l'établissement dans une débauche d'objets volants, de coups matraqués en aveugle ainsi que de ruades frappant des parties "masculines".

Arrivant à proximité de l'auberge, Aärun comprit instantanément que quelque chose d'important s'y passait... Un établissement d'habitude si calme ne pouvait pas accueillir autant de cris d'un coup...

Se précipitant, il constata bien vite l'étendue des dégâts. Partout des bouteilles volaient en éclats, des bagarres éclataient à tout les coins de la pièce et le pauvre Mercal qui gisait inanimé au sol, blessé...

Si en plus ce solide barbare au centre de la salle collectait des vies sans autorisation ce serait décidément une sale journée... Il fallait agir vite pour éviter le bain de sang...

Psalmodiant quelques mots il lança sa brume funeste dans la salle. Immédiatement l'ensemble de la salle principale se remplie d'un épais brouillard givré.

"Maintenant si vous voulez vous battre, battez vous en aveugle!"

Murmura t'il avant de se précipiter au secours de l'aubergiste afin de le traîner dans l'arrière salle, après tout ce bon vieux Mercal n'était pas inscrit sur sa liste, il était donc normal qu'il s'en tire pour cette fois...

Puis une fois celui ci hors d'atteinte des projectiles, il appliqua sur ces blessures la magie froide et curative de Némorga..

"Allez vieux bougre, mon maître n'aurait que faire de ton âme dans l'immédiat"

Joignant à ses paroles un inquiétant sourire en coin...

Descendant de l'étage, Alain arrive dans la salle embrumée.
Balayant la scène du regard, il finit par dire, plus à lui même qu'à un potentiel interlocuteur.
"Je n'imaginais pas que le printemps excitait les humains encore plus que les animaux..."

Puis, marchand sur un des assaillants qui venait de s'effondrer devant lui, il se dirige vers une table libre et pas directement concerné dans la bagarre.

S'y asseyant, il soupire: "Avec tout ça, le repas ne va pas être servi de suite je sens."

L’odeur âcre du feu de cheminée se mêle aux fragrances d’alcool sorties de leurs bouteilles brisées.

D’autres personnes entrent dans l’auberge et la mêlée.

Les premiers s’époumonent : « Milice des Ponts », les autres hurlent des cris de démons.

Le fracas résonne au-delà du quartier. Les assaillants sont trop bien motivés.
Au contraire, la pauvre clientèle est abasourdie, assommée, estropiée et, au mieux, contusionnée.
Le mobilier commence à voler.

Deux individus rampent vers l’arrière-boutique. Impossible de dire si ceux-ci sont des clients ou des assaillants. Aucun endroit n’octroie encore une quelconque sureté !

Njork vacille sous l’assaut combiné, blessé aux jarrets.

Osgir pare au plus pressé, trop de projectiles volent aux quatre vents.

Aärun  s’est pris un coup de masse derrière le crâne.

Quant à ce fou qui s’est installé pendant l’assaut, déniant toute la violence qui se déverse en trombe dans l’établissement … quelques autres fondent sur lui pour s’en occuper.

Malgré le chaos et le temps qui s’écoule à son propre rythme, la taverne se vide difficilement. Elle semble même de plus en plus bondée du fait des nouveaux arrivés.

Au milieu de la confusion la plus complète, quelques pas se murmurent à l’entrée de l’auberge.

Une voix emprunte d’un ton de commandement et de trois grains de folie tonne tout à coup frappant d’un instant de silence le tumulte « A l’assaut mes chiens de guerre. Tuez ces infidèles ! Purifions la Cité de ces êtres égarés. TUEZ LES et sauvez leurs ÂMES.
TUEZ LES et vous sauverez VOS âmes ».

Les agresseurs se mettent à rugir, à râler, à feuler, à ricaner et  à grogner.

« Et ENSUITE !!! » il martèle chaque mot : « Nous SAUVERONS leurs FEMMES et leurs ENFANTS !!! »

L’odeur âcre des cendres s'élève encore tandis que les derniers rescapés sont évacués des décombres de ce qui était "le repos du guerrier".

Bien des badauds et d’autres personnes contemplent les ruines et discourent sur le sujet.

Les premiers s’écrient : « Quelle horreur », les autres chuchotent entre eux.

Le calme s'est abattu sur le quartier. Les habitants sont totalement déconfits.
Au contraire, les officiels sont agités.
Les explications sont pourchassées.

Deux corps sont transportés. Impossible de dire si ceux-ci sont des clients ou des assaillants.

Njork a perdu beaucoup de sang mais s'en remettra.

Osgir a été brulé. Ses plaies ont été vite refermées.

Aärun ne se souvient pas de toute la scène et gardera une belle bosse derrière la tête pendant quelques jours.

Quant à Alain, il a un bras en écharpe, ensanglanté.

Après ce chaos, la ville attend. Pendant ce temps, à la porte Sud, de nouveaux arrivant continuent à affluer dans la Cité, ignorant de ces évènements.

Au milieu de l'assemblée, un garde annonce le bilan : 20 morts, 15 blessés dont 4 graves, deux prisonniers et l'établissement brulé jusqu'au sol.

Une semaine s'est écoulée depuis la destruction de la taverne.

Milicien n°1 Pfff... même après une semaine et quelques pluies, l'odeur de brulé est toujours là.

Milicien n°2 Bof. Je trouve pas. Mais je suis un peu enrhumé. Et il se mouche bruyamment.

Milicien n°1 T'es au courant que le tavernier n'a pas repris conscience?

Milicien n°2 Non mais tu sais, je m'en tape un peu. Si j'avais eu les moyens et le temps de faire des trucs, j'aurai pas été dans cette auberge

Milicien n°1 Ouais enfin bon ... tu peux avoir un peu de compassion quand même. ça fait une semaine qu'il est soigné au temple de Madriel et ils ne savent pas ce qu'il a. Il parait qu'il avait un éclat de bois dans la tête mais même retiré ... bah il est pas revenu !

Ouais ... bon ... t'as rien braconné la dernière fois c'est ça ?

Milicien n°2 Je ne braconne pas. Je chasse quand il faut pas. C'est pas pareil.

Et non, je n'ai rien eu. Une journée à me tremper les pieds pour aucune foutue bestiole ... pfff !

Milicien n°1 Si le nez de ton clébard est dans le même état que le tien ... pas étonnant que tu trouves rien. Et arrête c'te bruit de je-sais-pas-quoi. Le moindre type nous entend arriver à deux îles.

bon on la finit cette patrouille ? Il parait que le nouvel adjoint est pas commode

[3ème Hedradi de Beloth, quelques jours avant la saison d'été]
Un homme s’engouffre dans les ruelles humides, puantes et sales du Quartier des Tanneurs. Comme d’habitude lorsqu’il pleut, l’odeur nauséabonde est étouffée. Il marche rapidement dans les rues, tourne au coin d’un quai et poursuit sa marche dans une ruelle transversale. Il pleut sans discontinuer depuis une semaine et les affaires commencent à s’en ressentir dans toute la ville. Sous la pluie diluvienne, il ne prête pas attention à la nouvelle enseigne de l’établissement tandis que son oreille perçoit quelques rires chauds qui fusent de l’établissement engoncé au milieu des bâtiments, sur la gauche.

« Un cloaque et un repaire malfamé des pires raclures. Sans oublier les femmes de basse besogne dénudées qui font leur travail à même les tables. Si la Ville tourne au ralenti partout ailleurs, ce n’est pas le cas ici visiblement… »" marmonne-t-il pour lui-même.

Notre inconnu se décide à rentrer et la porte de la taverne s'offre à la volée par cette énième journée printanière.
Il s’arrête aussitôt tandis que les conversations se poursuivent sans prêter attention au nouveau venu.

Malgré ses vêtements à fanfreluches, très colorées et parfaitement détrempés, son entrée dans l'établissement passe pour ainsi dire inaperçue et il referme lentement la porte, interloqué.

« Habituellement, les chaises grincent et les mains disparaissent sous les tables lorsque qui que ce soit entre dans ce trou. Mais visiblement, il y a eu changement de propriétaire… »

Avant qu’il ne se remettre du choc et qu’il se décide enfin à quitter le pas de la porte, la serveuse de l’endroit, une belle jeune femme blonde d’une vingtaine d’année, presque sublime et surtout parfaitement habillée s’approche de lui après avoir servi quelques tables.

« Bien le bonjour héraut, je me nomme Cara, souhaitez-vous boire quelque chose de chaud et puis-je vous débarrasser de vos habits mouillés ? »
Quelques blagues volent dans l’établissement sur le nombre d’habits que le nouveau devrait enlever et Cara devient aussitôt cramoisie. Décidément, elle avait encore quelques progrès à faire dans l’accueil des hôtes, pour esquiver les lourdes blagues des hommes à l’esprit mal tourné.

Aussitôt professionnel, l’homme lui répond un peu sèchement « je ne bois pas pendant le service Madame. Où puis-je m’installer pour une proclamation officielle du Palais ? »

Cara lui indique d’un geste un tabouret libre et s’en retourne au comptoir. Le nobliaux s’avance entre les tables bien remplies en commerçants et caravaniers qui ont trouvé cet « établissement sympa par le bouche à oreille ».

Il prend un tabouret qu’il place près du feu au centre de la pièce, et monte dessus avec ses chausses détrempées.

Il racle sa gorge et proclame dans un silence sobre :

"«  Oyez oyez habitants des Ponts,

En la neuvième année Après la Victoire, le Roi Rupert Ier des Ponts offrit par décret royal privilège de citoyenneté à la très noble institution de l’Académie de Magie et d’Ingénierie des Ponts ainsi qu’à ses serviteurs pour service rendu lors de la construction de la Cité et l’establissement des réfugiés en notre très sainte Cité.

En cette 150ème année Après la Victoire,

Moi, Gwatra, Reine de la Cité des Ponts,
Seigneur de la Marche Nord des Kelders,
Très sacré gonfalonnier des armées divines,
Summus Pontifex,
Gardien des pérégrins,
Grande protectrice des réfugiés, des veuves et des orphelins,

Considérant les assauts des géants de feu contre les murs de la Cité, à de nombreuses reprises et pendant plusieurs années,
Considérant la tragédie de l’épidémie hivernale de Pestilence du Titan, apportée par l’un des êtres déchus désignés communément sous le nom de « Désespoir »,
Considérant le peu de secours apportés par les mages de l’Académie de Magie à ces occasions,
Considérant par ailleurs que l’Académie s’est détournée des intérêts supérieurs des Ponts sous couvert d’anciennes rancœurs et qu’ainsi les membres de l’Académie de Magie et d’Ingénierie se sont dévoyés et ont abusé de la confiance que nos aïeuls ont mis dans cette institution,

Décrète l’abrogation de l’ordonnance conférant privilège à l’Académie de Magie et d’Ingénierie, privilèges dont celle-ci s’est rendue indigne en ces temps de périls et à maintes occasions.
La révocation prend effet immédiatement. »

Un silence lourd tombe dans la pièce.

Le héraut reprend, après quelques longues minutes entrecoupées d'éternuements.

" Oyez oyez habitants des Ponts,

Moi, Gwatra, Reine de la Cité des Ponts,
Seigneur de la Marche Nord des Kelders,
Très sacré gonfalonnier des armées divines,
Summus Pontifex,
Gardien des pérégrins,
Grande protectrice des réfugiés, des veuves et des orphelins,

Dit que la Tour de la Flamme Eternelle est le cœur des Ponts, ainsi qu’il fut écrit par Kay La’Tornel, fondateur émerite des Ponts,

Dit que la reconstruction de la Tour est pour le peuple des Ponts, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs,

Dit que si Coreahn et Madriel le veulent, la Tour accueillera à nouveau la Lumière Sacrée qui continue à vivre dans le cœur des habitants des Ponts et d’ailleurs,

Décrète en conséquence l’organisation d’un concours d’Architecture et d’Ingénierie en vue de reconstruire la Tour

Décrète qu’un jury constitué de personnalités sera constitué par ma fille et présidé par elle pour juger de la qualité des projets.

Le Lauréat du concours se verra élever dans les rangs de la Légion des Ponts et sera rémunéré pour réaliser le projet de reconstruction de la Tour ».

Cara s’avance à nouveau prêt de lui et lui tend un demi.
« C’est de l’hydromel brave héraut. Vous ne manquerez pas à vos devoirs ».

Les rumeurs de la semaine :

Les rumeurs de la semaine, quelque part sur la place des Marchands :

La barbe soigneusement taillée, arborant une large cape couleur sable et le tabard de la Flamme Éternelle, le chevalier Osgir gravit d'un pas nerveux les marches de l'Hôtel-Dieux des Ponts, précédé d'un gamin d'une dizaine d'années en haillons. Son front porte comme à l'accoutumée de profondes rides qui trahissent sa contrariété. Il fouille dans sa bourse et un sort une petite pièce argentée qu'il tend au gamin.

"Ainsi donc c'est à l'Hotel-Dieux. Tu es bien sûr ce que tu as entendu ? C'est ici que travaille la jeune fille qui a... enfin... qui est dans l'ennui ?
- Ouais ouais m'ssire chevalier, pour sûr elle trime ici l'encloquée", répond le gamin en ignorant les yeux écarquillés du chevalier devant un tel langage.
" Bien. Nous allons bien voir le fond de cette affaire. Au fait dis-moi, je ne t'ai pas déjà vu à l'orphelinat, toi ?
- L'orph.... Non non m'sieur, j'ai des parents hein, j'en ai tout plein. Non non, je dors pas chez la mère Morgane. Non non, du tout !
- Hmmm. Bon. Parce que si c'était le cas, tu serais en retard pour le souper, et il faudrait que je t'attrape par la peau du derrière pour t'y ramener. Donc heureusement que tu n'y habites pas, sinon il faudrait déjà que tu soies en train d'y courir. Là, maintenant."
Le gamin pâlit, et Osgir se contente de le prendre par les épaules pour l'orienter vers l'orphelinat tout en lui glissant une autre pièce d'argent dans la poche.
"Embrasse tes parents de ma part !"

Osgir se retourne vers la porte de l'Hôtel Dieux  et frappe quelques coups.
"Qui va là ? Simple blessé, malade ou indigent ?
- Rien de tout ça, garde. Je suis le chevalier Osgir de la Flamme Éternelle.
- Oh. Et quel vent vous amène, chevalier ?
- Je souhaite rencontrer une de vos servantes, qui se nommerait Kiara. Une affaire.. une affaire de famille."

Quelque part dans le Palais :

Un homme entre dans les "Délices des Ponts", la taverne est bondée ce soir  :

ooops...

Un homme se présente au comptoir

"Bonjour,
J'aurai voulu vous acheter un peu de charcutaille s'il vous plait..."

UN peu de charcuterie ? Nous en avons

Qu'est ce qui vous ferez plaisir ?

salami, Chorizo, Saucisson à l'ail (ah non, celui là, norbert s'en sert pour son prochain ragout)

J'voudrais un bon morceau de poitrine, ainsi que des saucisses comme ça, comme celles dans ce plat là ainsi que des grosses saucisses comme vot'cuisinier y met avec les lentilles ...
J'aurai aussi besoin de pommes de terres. Ensuite, quelques bouteilles de ce vin que j'ai gouté la dernière fois.
Oh et pis un jambon comme vous servez là. Non non tout un jambon. Enfin ... Disons tout ce que vous pourrez me vendre pour ... 28 pièces d'or, 4 pièces d'argent et 8 pièces de cuivres.
Ou qui tiendrait dans ces sacs... [montrant deux sacs à dos, dont l'un est bien rempli de miches de pain]
Ouais... elles sont grosses comme celles de la mère Michèle dit-il avec un clin d'œil complice.

Et bien, cher am, je vais donc essayer cette marchandise.

Voilà la somme.

Merci beaucoup ! Bébert, tu peux venir porter maintenant stp ?

Kayliadon s'empare d'une bouteille de whisky tarentais, alcool rare et assez fort mais qui a la particularité de dégriser tellement il est dégueu, il prend également une bonne bouteille de cuvée millésime de Läve (soupirant car il ne sait pas s'il en aura encore de celui là)

Retournant une chaise, il s'assoit face à Aarun et sert deux grands verres.

J'ai cru comprendre que ces jeunes gens avaient quelques problèmes avec la milice, j'ai également appris que le Chancelier Bedwin était sur les lieux. L'affaire devrait se régler mon cher. Certes, ils ont refusé d'obtempérer à un ordre de la milice mais soyons honnêtes.

Les ordres de la milice ont-ils toujours un sens ?

Les ponts entrent das une ère nouvelle... Il faut en profiter.

Quant à votre toit. Je suis actuellement en quête de quelques maçons compétents pour me former en vue du concours d'architecture auquel je serai juge. Si vous voulez, je peux vous en dégoter quelques uns qui seront compétents. Qu'en dites vous ?